Avec un objectif de 100 hectares dédiés à l’agriculture biologique sur leur périmètre d’intervention, les établissements publics mènent de nombreux projets. Présentation des projets soutenus dans le cadre de la démarche Multi-PAT (Projet Alimentaire Territorial) portée conjointement par EpaMarne-EpaFrance et les 3 communautés d’agglomération Paris – Vallée de la Marne, Marne et Gondoire et Val d’Europe Agglomération.
Véritables « ensembliers », EpaMarne-EpaFrance ont mis en synergie les Projets Alimentaires Territoriaux portés par les trois Communautés d’agglomérations de Paris – Vallée de la Marne, Marne et Gondoire et Val d’Europe agglomération pour former une démarche globale et structurée à l’échelle territoriale, « Multi PAT ». Début juin 2021, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation l’a labellisé, faisant des Epa, les premiers aménageurs publics à porter une démarche de cette ampleur.
Désormais, les Epa s’attachent à faire émerger une gouvernance commune, en lien avec les collectivités, la Chambre d’agriculture et la SAFER. L’objectif est de créer une dynamique collective pour faire système localement (filières, débouchés, attractivité, etc).
Pour qu’un projet agricole s’inscrive dans un projet urbain, il doit être défini dès l’amont, en lien étroit avec les collectivités locales et l’ensemble des parties prenantes. Tout l’intérêt des PAT est d’organiser le travail collectif, en rapprochant ressources et débouchés locaux, en hiérarchisant les usages du foncier, en tenant compte de la complémentarité des activités et des services rendus aux habitants.
Noémie Houard, directrice de la stratégie et de l’innovation EpaMarne-EpaFrance
Chelles : chai de vinification au Domaine des Coteaux de Montguichet
Le projet consiste à créer un chai de vinification, sa cave d’élevage des vins et son espace de réception du public. Afin de proposer un bâtiment en cohérence avec la démarche en agriculture biologique du domaine, l’exploitation installera un bâtiment écologique, à faible consommation d’énergie et si possible en matériaux biosourcés. Avec 6 hectares de vignes, le Domaine viticole des Coteaux du Montguichet agit en tant que pionnier de la viticulture biologique francilienne.
En plus de ce projet de construction, l’exploitant porte un important projet de vitiforesterie qui débutera à l’automne 2022 avec la plantation de nouvelles haies, d’arbres fruitiers et forestiers au cœur des parcelles de vignes. L’objectif est d’expérimenter différentes solutions agricoles pour répondre aux problématiques climatiques, de préserver la biodiversité du site et de proposer de nouvelles formes culturales. Aussi, afin de poursuivre l’implantation sur le territoire Chellois et plus généralement de l’Est parisien, l’exploitant souhaite ouvrir ses vignes au plus grand nombre et une nouvelle parcelle sera ouverte au public d’ici 2023.
Ce projet permettra la création de deux emplois plus l’embauche régulière de saisonniers. Le projet s’appuie sur une exploitation déjà installée localement. L’agriculteur est engagé dans une démarche de conversion à l’agriculture biologique et de travail en circuits courts mais aussi de sensibilisation auprès du grand public.
Torcy : parc agricole
Il s’agit d’un projet de reconquête d’anciennes friches agricoles par la création d’un parc comprenant une production en agriculture biologique agrémenté de cheminements doux et d’équipements de loisirs (jardins partagés, parcours de santé, observatoire, hôtel à insectes…). La programmation agricole prévoit du maraîchage sur les terres les plus fertiles et des vergers sur les terres du coteau.
Le partenaire agricole est SCEA Saint Germain, associé à l’élaboration du projet dès sa conception. L’agriculteur est engagé dans une démarche de conversion à l’agriculture biologique et de travail sur les circuits courts. L’objectif est notamment d’alimenter les cantines scolaires de la commune.
Noisiel : un incubateur alimentaire à l’ancienne Chocolaterie Menier
Dans le cadre du projet de reconversion « La Chocolaterie – Paris Bords de Marne », la Communauté d’agglomération Paris-Vallée de la Marne envisage la création d’un incubateur alimentaire au sein de la « Cité Productive ». Ce projet offre à des startups et porteurs de projets dans l’agroalimentaire une infrastructure et des équipements dédiés pour les aider à développer leur projet durant une période de 12 à 18 mois. Ainsi, ils bénéficient, d’un espace d’expérimentation privatif, d’une cuisine professionnelle équipée, de chambres froides, d’espaces de bureaux, de salles de réunion et des services d’appui et d’accompagnement à la création et la structuration de leurs entreprises.
La première phase du projet est d’étudier le modèle économique et l’attractivité de cet incubateur. Il sera ensuite testé dans le cadre d’une démarche d’urbanisme transitoire menée sur le site de l’ancienne Chocolaterie Menier à Noisiel.
Emerainville : études pour créer une nouvelle activité agricole
A Emerainville, EpaMarne possède un terrain (la Plaine-Nord) de 9 hectares, faisant actuellement l’objet d’une convention d’occupation précaire (COP) pour l’entretien de la parcelle (fauche pluriannuelle). EpaMarne souhaite faire évoluer cette COP en Bail Rural à Clause environnementale en vue de créer une activité agricole, tout en assurant la qualité écologique du site. Pour ce faire, EpaMarne financera plusieurs études préalables :
- Une étude agronomique pour vérifier la qualité des terres et identifier les cultures possibles. La question de la ressource en eau sera également traitée.
- Une étude topographique.
- Une étude technico-économique pour connaître finement les potentialités du marché local.
- Une étude programmatique (urbanisme et paysage) pour articuler le projet avec le bourg de la ville.
Coupvray : installation d’une ferme bio
Sur une parcelle de 5 hectares, voisine de la Ferme du Château, dont EpaFrance est propriétaire, l’aménageur envisage de créer un ferme biologique. La commune de Coupvray et EpaFrance souhaitent valoriser ce site pour créer un écosystème agricole durable et promouvoir ainsi l’accès à une alimentation biologique, de saison et locale aux habitants.
La réalisation d’une étude de faisabilité permettra de mieux définir les attentes des partenaires, de réaliser un diagnostic et une faisabilité et d’esquisser les principes de la ferme.
Coupvray : réhabilitation de la Grange aux Dîmes
Le projet porte sur la réhabilitation de la Grange aux Dîmes de Coupvray afin de créer un marché local de circuits courts, de produits bio et de producteurs locaux. Un parking attenant pour les exposants sera également créé. Cette action permettra la préservation, la mise en valeur et l’aménagement du patrimoine local.
Serris : création d’un marché couvert
Le projet porte sur la construction d’une halle de marché à destination de producteurs sur la commune de Serris. Un marché est préexistant sur le parvis de la mairie, il est réduit et non couvert. Le projet a pour objectif de doubler le nombre de commerçants et producteurs (passage de 10 à 20).
Ce projet s’intègre dans une restructuration urbaine plus large du parvis Est de la mairie. Plusieurs scénarios d’implantation de la halle ont été proposés dans le cadre d’une faisabilité du projet global de restructuration du parvis de la mairie. C’est la proposition n°1 de la faisabilité qui a été retenue : Une halle de 600 m² avec 100 m² d’espaces techniques fermés, pour un marché avec une plus grande amplitude horaire, et plus de facilité pour créer des espaces de vie avec des places assises.
L’objectif est de soutenir les producteurs locaux et les circuits courts, et de permettre une alternative de consommation pour les habitants pour tendre vers une alimentation plus saine.
Montévrain – EcoQuartier Les Roseaux : 19 ha d’agriculture en milieu urbain
Ce projet agricole en milieu urbain est né de la démarche environnementale conduite globalement sur l’aménagement de l’écoquartier et du travail de sobriété foncière mené sur l’ensemble des 153 hectares de l’écoquartier. Le cœur agro-urbain repose sur un conventionnement avec les maraîchers au travers de baux ruraux à clause environnementale de longue durée. Il fait le lien entre les enjeux paysagers et écologiques, entre les acteurs (agriculteurs, collectivités, habitants), entre les activités urbaines et agricoles.
Le cœur agro-urbain s’étend sur près de 19 hectares (15 ha sur la commune de Montévrain et 4 ha sur la commune de Chanteloup-en-Brie). Il accueillera une activité de production maraîchère biologique assurée par deux exploitants agricoles du territoire. L’exploitation de ce foncier (appartenant à EpaMarne) à vocation agricole fera l’objet d’un Bail Rural à clause Environnementale (BRE). Cette activité productive agricole sera intégrée à une démarche vertueuse plus large : mise en œuvre d’actions de pédagogie, distribution en circuits courts et vente directe.
Afin d’atteindre cet objectif, les activités de maraichage nécessitent la construction d’une halle agricole. Cette halle sera composée d’une halle de stockage, qui sera réalisée par EpaMarne et d’une halle de vente. La première permettra de stocker les récoltes et le matériel. Accolée à celle-ci, la halle de vente permettra de mettre en vente les fruits et légumes récoltés sur place. Le cœur agro-urbain et ce bâtiment seront accessibles par des chemins ruraux permettant aux piétons et cyclistes de traverser cet espace et d’accéder facilement à la halle de vente ainsi qu’aux activités pédagogiques qui seront proposées. Cette halle est par ailleurs conçue en bois afin d’en faire un bâtiment à faible impact environnemental. Cette halle sera véritablement le « centre névralgique » du cœur agro-urbain de l’écoquartier de Montévrain.
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