Yann Dubosc, président du Conseil d’administration d’EpaMarne, maire de Bussy Saint-Georges et conseiller communautaire à la Communauté d’agglomération de Marne et Gondoire

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Sous-préfet,
MM les Présidents des Conseils généraux,
Mmes et MM les élus, chers collègues et chers amis,

 

Bienvenue dans le Caravansérail de la ferme du Buisson ! Particulièrement à ceux d’entre vous qui découvrent ce site exceptionnel, tout entier dédié à la culture et la création, je veux dire quelques mots sur le lieu qui nous accueille ce soir. Un caravansérail est destiné à recevoir les voyageurs de passage. C’est un site de rencontre, d’accueil et d’hospitalité. Le caravansérail de la Ferme du Buisson est aussi, vous pouvez le constater, une construction en bois, originale et réversible. Le bois vous le savez, c’est notre ADN, le matériau de prédilection d’EpaMarne parce qu’il est un puits de CO2 et qu’il est renouvelable. De plus, la réversibilité du bâti est l’une des pistes que nous explorons pour construire une ville résiliente, adaptée au changement climatique comme à l’évolution des usages. Ce caravansérail est capable de répondre à des usages très divers selon les besoins de la programmation. Il est, comme on le dit dans notre jargon d’aménageur, mixte et plurifonctionnel. Enfin, autre qualité qui en fait le symbole de ce que nous voulons pour notre territoire, ce lieu de création dialogue parfaitement avec les espaces extérieurs qui l’entourent et favorise l’ouverture au monde.

 

Voilà pourquoi nous avons choisi ce lieu, emblématique, pour entrer ensemble de plain-pied dans la 3ème décennie du nouveau millénaire.

 

Les défis du millénaire sont connus. Ils reposent sur les 3 piliers indissociables du développement durable : la protection de l’environnement – en premier lieu car personne ne peut plus mettre en doute l’urgence climatique – et, dans le même temps, le développement économique ainsi que la cohésion sociale. Les défis sont connus et ils sont immenses. Il s’agit donc de procéder avec détermination et avec méthode. C’est ce que nous avons voulu faire en 2019, en bâtissant collégialement le Plan Stratégique Opérationnel d’EpaMarne-EpaFrance, adopté à l’unanimité par les 2 conseils d’administrations. Je me réjouis que de nombreux élus se soient associés à ce document riche, très contextuel, qui a valeur d’engagement avec nos partenaires. Cette œuvre véritablement collective reflète l’esprit de notre territoire, elle est le signe du respect mutuel qui prévaut entre tous les acteurs et qui les réunit au service de l’ensemble de la collectivité.

 

Que dit notre plan stratégique ? Il affirme qu’en tant qu’aménageurs, les EPA ont un rôle éminent à jouer pour le développement durable de notre territoire, bien au-delà du seul acte de construire. Bien sûr, il faut construire, bien et mieux construire, c’est le fondement du métier de l’EPA et il faut l’exercer dans les règles de l’art. Mais notre action a également un impact plus large, plus global. Considérons la santé par exemple, l’un de nos axes stratégiques. A priori nous nous situons très loin des missions d’un aménageur. Et pourtant, en matière de santé, les leviers sont multiples : qualité des matériaux pour la qualité de l’air intérieur, aménagement de parcours sportifs et de sentiers pédestres à l’extérieur, création de pistes cyclables, sanctuarisation d’espaces dédiés à l’agriculture bio en circuits cours… vous le voyez la liste est longue.

 

Renouveler profondément la fabrique de la ville, c’était déjà ce que nous exprimions avec les 2 éditions successives de la consultation « Habiter Autrement » pour l’écoquartier du Sycomore à Bussy Saint-Georges, la ville dont j’ai l’honneur et le bonheur d’être le Maire : un parti-pris environnemental très fort, une relation étroite, presque fusionnelle, avec la nature environnante, des circulations douces qui deviennent des évidences. J’ai eu le plaisir, au mois d’avril dernier, d’accueillir le ministre Julien Denormandie venu au Sycomore exprimer son soutien à la filière. Pour être tout à fait complet, je précise que le ministre s’est ensuite rendu à Torcy afin de parapher la convention de renouvellement urbain du quartier de l’Arche Guédon. Tout le secret est là : il nous faut à la fois réintervenir sur l’existant dans une optique de résilience et de mutabilité ; et réinventer la construction neuve pour qu’elle participe d’un nouvel écosystème urbain.

Pour renouveler profondément l’aménagement urbain et les techniques constructives, nous disposons d’un atout maître avec la Cité Descartes, labellisée pôle d’excellence de la Ville de demain. Le cluster Descartes concentre à lui seul le quart des forces vives de la recherche sur la Ville durable en France. La cité Descartes c’est 34 laboratoires et 1200 chercheurs. Et cette formidable concentration de matière grise est mobilisée au service de la ville durable. Il y a tout juste un an, au moment des vœux, l’année dernière, naissait à la Cité Descartes le Smart and sustainable Campus que nous lancions avec l’Université Paris Est et Efficacity pour déployer et expérimenter sur le terrain, les solutions de la ville de demain. Au printemps dernier, sous l’impulsion de la Région Ile-de-France était lancé le Booster Bois Biosourcés dont EpaMarne est fondateur avec le FCBA, l’Université Paris-Est, l’IFSTTAR et Fancilbois. Ensemble, nous avons la volonté et j’ose croire le pouvoir de structurer des filières économiques pour les éco-matériaux.

 

Évoquer le développement de notre territoire c’est aussi parler des réseaux de transports, et notamment des transports publics, qui le structurent depuis la création de la Ville nouvelle. Et c’est évidemment parler de l’arrivée tant attendue du futur Grand Paris Express. Malgré le retard sur le calendrier initial, nous pouvons aujourd’hui nous féliciter : autour des futures gares de Noisy-Champs et de Bry-Villiers-Champigny, les travaux battent leur plein et bénéficieront, d’ici quelques années, de la toute première ligne du nouveau métro du Grand Paris.

 

Je veux croire que – si notre territoire sera l’un mieux connectés aux polarités de la métropole que sont l’hypercentre parisien, la Défense ou encore les plateformes aéroportuaires- cela ne tient pas tout à fait du hasard. L’arrivée du Grand Paris Express est à la fois le signal et l’accélérateur de ses potentialités, sur un territoire qui sait résoudre les apparentes contradictions du métier d’aménageur pour les transformer en tensions créatives et en opportunité de dialogue : entre ville et nature, entre développement économique et protection de l’environnement, entre intensité et quiétude, entre identité territoriale et esprit d’ouverture. C’est cette ville de dialogue et de collaborations fructueuses que nous continuerons de bâtir ensemble en 2020.

 

Chers collègues, chers amis, je nous souhaite, à tous collectivement, une année constructive et je vous souhaite, du fond du cœur, une très belle et très heureuse nouvelle année.

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