Penser et concevoir un projet urbain, quelle belle mission pour un chef de projet ! Mais … C’est surtout un gros travail avec une équipe dédiée et une multitude de partenaires : coordonner, impulser, impliquer et arbitrer ensemble pour faire aboutir le projet. Rencontre avec Amandine Dehais.
Tu es arrivée il y a un peu plus d'un an à EpaMarne, peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours et ta prise de poste à l’établissement ?
Je suis fonctionnaire territoriale. Mon dernier poste en collectivité était à Argenteuil dans le Val d’Oise au sein du service aménagement. J’ai travaillé ensuite durant 4 années à l’Epa Alzette Belval, tout jeune et petit établissement public situé à la frontière luxembourgeoise (13 personnes travaillant sur 8 communes). Autant dire que le passage à un Epa, existant depuis plus de 45 ans, avec plus de 120 collaborateurs et un périmètre d’intervention sur 44 communes, c’était un sacré changement !
Je suis entrée à EpaMarne en septembre 2018, en tant que chargée de mission montage d’opérations à la direction de la stratégie. Dans le cadre de la réorganisation interne de mai 2019, la mission montage a été transférée dans des directions opérationnelles. Pour ma part, je touchais déjà un peu à l’opérationnel puisque j’avais en charge l’aménagement de la ZAC du Parc du Bel Air à Ferrières en Brie. Côté montage, j’étais affectée sur le projet Noisy le Grand au sein de la toute première filiale de l’EpaMarne, créée en décembre 2017, la SPLA-IN Noisy-Est. C’est un projet particulier auquel j’étais très attachée et très investie : l’aménagement du pôle gare de Noisy-Champs. C’est donc en toute logique que je suis devenue chef de projet sur la Cité Descartes qui intègre justement la dimension pôle gare.
Chef de projet au sein de la récente direction opérationnelle DO2, quels sont les enjeux pour les territoires de la Cité Descartes/Noisy-Est ? Avec qui travailles-tu ?
L’arrivée des deux lignes de métro 15 et 16 du Grand Paris Express en interconnexion avec le RER A, en 2025 puis 2030, constitue un véritable potentiel de développement et une ambition forte pour le territoire. Les perspectives d’aménagement autour du futur pôle gare, que cela soit à Champs-sur-Marne ou à Noisy-le-Grand, sont une formidable opportunité de faire de la Cité Descartes “élargie”, un vrai pôle tertiaire de l’Est parisien avec un rayonnement métropolitain. La future gare de Noisy-Champs va devenir un des hubs majeurs du Grand Paris. Ainsi, le 11 octobre dernier, la Métropole du Grand Paris déclarait d’intérêt métropolitain l‘opération d’aménagement conduite par la SPLA-IN Noisy-Est et rentrera au capital de la filiale en 2020.
La Cité Descartes, elle, est une Opération d’Intérêt National depuis sa création en 1983. Développée dans un premier temps, autour de la construction d’un campus universitaire de référence à l’échelle francilienne, elle concentre, aujourd’hui, 25% de la recherche française consacrée à la ville durable ! C’est le cluster de la Ville Durable !
Le projet Cité Descartes est actuellement accompagné par une importante maîtrise d’œuvre urbaine composée de 13 entreprises et dont le coordonnateur est Anyoji Beltrando. En tant que chef de projet, je suis impliquée dans le pilotage de cette maîtrise d’œuvre. Les collectivités et la CAPVM sont également des partenaires actifs et très engagés à chaque étape du projet urbain.
De par sa particularité de campus et de pôle de recherche, il y a aussi tout un travail avec les universités et les grandes écoles de la Cité Descartes (UPE, UPEM, ENPC, ESIEE…). Dans le cadre du projet I-SITE, les questions d’urbanisme transitoire sont à l’étude et EpaMarne impulse des animations au sein de la maison du projet de la Cité Descartes, le Piano Bar.
Enfin, pour développer ces territoires, le volet relationnel avec les promoteurs est important pour l’aménagement des lots.
Comment s’organise ton travail en interne ? avec les autres chefs de projets ? avec les équipes de l’Epa ?
La réorganisation de mai 2019 a réuni tous les chefs de projets dans quatre directions opérationnelles définies par secteurs géographiques. L’esprit d’équipe et d’entraide, qui existait déjà, s’est vu nettement renforcé. Alors, bien sûr, rien de formel, mais nous échangeons tout naturellement sur nos pratiques, nos succès ou sur les difficultés que nous rencontrons sur nos projets respectifs. Nous discutons aussi sur le métier et le rôle de chef de projet.
En interne, il s’agit de travailler avec l’ensemble des directions métiers, leurs technicité et expertises (foncier, juridique, ingénierie, développement ou stratégie) Le chef de projet est un chef d’orchestre. Il mobilise l’ensemble des ressources nécessaires au service d’un projet. Nous n’avons pas de lien hiérarchique avec les équipes projets pluridisciplinaires constituées. Il faut donc coordonner, impulser une dynamique, impliquer tout le monde et arbitrer ensemble, notamment en cas de difficultés. Sur le projet Descartes, l’équipe complète se réunit une fois toutes les deux semaines. Des points bilatéraux plus fréquents et poussés peuvent être organisés avec les experts métiers si le projet l’exige.
Pour ce qui est de la relation directe avec le directeur opérationnel, en tant que chef de projet, elle est tout simplement permanente. Un point d’avancement formel est toutefois organisé tous les 15 jours et nous travaillons ensemble autour du reporting, outil qui permet de suivre les étapes du projet (planning, exécution du budget…).
Puis… il y a toute une partie de travail avec les directions métiers (communication, finances, etc…) qui sont indispensables pour la bonne réalisation du projet.
Enfin, dans un tout autre registre, en tant que chef de projet à EpaMarne, j’ai eu l’opportunité en 2019 de participer à un voyage technique au Liban organisé par l’AFDU (Association Française de Développement Urbain). Aller voir ce qu’il se passe et se fait ailleurs, rencontrer des partenaires (élus, promoteurs, techniciens) dans un autre contexte de travail, nourrir des échanges sur nos pratiques et construire un relationnel nouveau…Tout cela a été vraiment très enrichissant professionnellement et humainement.
Enfin la question bonus, en trois mots, comment qualifierais-tu ton métier ?
Il faut être polyvalent ! c’est le maître mot du chef de projet ! Ensuite je dirais, le pragmatisme, parce qu’il faut trouver une solution en toute circonstance, ce qui implique de bien connaitre le territoire et tous les partenaires parties prenantes du projet, pour arriver à trouver, et ce sera mon 3ème mot, un « consensus ».
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