Ceinturé par les bords de Marne, au nord, la forêt de Ferrières, au sud, le bois de Vincennes, à l’ouest, et les grandes forêts domaniales, à l’est, Marne-la-Vallée est constitué à 20% d’espaces naturels, de bois et de forêts, de champs agricoles et de prairies. Afin d’accompagner le poids du fort développement immobilier prévu sur son territoire sur ces 8000 ha de verdure, EPAMARNE développe une approche novatrice pour instaurer un réel dialogue entre la nature et le bâti, la bio-urbanité.

 

Propos recueillis par Business Immo dans l’édition spéciale EPAMARNE-EPAFRANCE de Décembre 2017.

 

« Dans l’ADN de Marne-la-Vallée, il y a eu dès le début une attention portée à l’interaction entre la nature et la ville, qui est devenue une des marques de fabrique de ce territoire, explique Pierre-Charles Decoster, directeur des opérations à EPAMARNE. Petit à petit, nous avons introduit de nouvelles règles, notamment en matière d’études d’impact, avec des notions d’inventaire de plus en plus précis. » Cherchant à dépasser les traditionnels aménagements paysagers, EPAMARNE s’est ainsi entouré de maîtres d’ouvrage, de paysagistes et de spécialistes, venus notamment du Muséum d’histoire naturelle, pour penser la participation du bâtiment au sein de l’écosystème. « L’enjeu de la bio-urbanité est de comprendre comment l’urbanisation, plutôt que d’être antinomique à la biodiversité, peut participer à la biodiversité, estime Pierre-Charles Decoster. Les nouvelles constructions ne doivent pas fatalement entraîner une baisse de la biodiversité. Au contraire, ce que l’on construit peut contribuer à alimenter les habitats des espèces déjà présentes ou même en créer pour de nouvelles espèces. » Afin de maintenir l’équilibre fragile entre ville et nature, l’aménageur cherche par la bio-urbanité à concevoir les bâtiments et les espaces publics pour qu’ils contribuent par leurs façades et leurs toitures aux corridors écologiques et aux habitats naturels des petits animaux. Sa démarche vise également à restaurer le milieu, recueillir les eaux de ruissellement, compenser l’imperméabilisation des sols, lutter contre les îlots de chaleur et contribuer à la reconstitution des nappes phréatiques. « Les moyens à notre disposition ne sont pas forcément révolutionnaires, avance Pierre-Charles Decoster. Au lieu de mettre une toiture-terrasse végétalisée avec un souci d’esthétisme, nous pensons par exemple cette toiture afin qu’elle puisse reproduire le milieu naturel tel qu’il existait auparavant et, d’une certaine manière, effacer l’empreinte du bâtiment. »

 

Première opération menée en concession par EPAMARNE pour le compte de la Communauté d’agglomération de Paris-Vallée de la Marne, la ZAC des Coteaux de la Marne, à Torcy, s’inscrit parfaitement dans la bio-urbanité, estime Anne-Catherine Ottevaere, responsable du développement à EPAMARNE. « Derrière ce néologisme se trouve notre souci de biodiversité. À Torcy, à travers les constructions que nous avons développées, nous ambitionnons de faire revenir 22 espèces sur un site où elles n’étaient plus observées, à l’instar des oiseaux attirés par de nouveaux nichoirs. » Insectes, oiseaux et petits mammifères, tels que l’hespérie d’Alsace, la fauvette à tête noire ou le grillon d’Italie, sont ainsi invités sur les toitures et les façades calcicoles du nouveau quartier pour y reconstituer leur habitat naturel.

 

En juillet 2016, EPAMARNE a franchi une nouvelle étape en s’associant à CDC Biodiversité. Ce partenariat permettra la mise en œuvre du programme Nature 2050, visant à restaurer la biodiversité et à favoriser l’adaptation des milieux au changement climatique. Une carte détaillant chacune des parcelles du territoire sera ainsi conçue pour présenter leur vocation et le type de gestion devant y être appliqué. À l’issue de ce diagnostic, une démarche territoriale en faveur de la biodiversité et incluant l’application du programme Nature 2050 sera présentée aux collectivités locales concernées. « Les projets de biodiversité ne doivent pas faire obstacle à d’autres projets développés sur le territoire, conclut Pierre-Charles Decoster. Nous cherchons le dispositif qui pourra favoriser la mise en place de mesures conservatoires et à trouver un modèle économique permettant aux maîtres d’ouvrage confrontés à des problématiques de compensation de connaître les zones propices à la biodiversité. »

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