Au terme de 3 années de recherches, le projet Quartier Energie Carbone vient de livrer une méthodologie pour généraliser les bonnes pratiques de réduction des consommations d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre. La ZAC des Hauts de Nesles à la Cité Descartes (Champs-sur-Marne) a fait partie des 8 opérations pilotes à expérimenter cette nouvelle approche pour aménager un morceau de ville à la plus faible empreinte carbone possible.

Le projet Descartes s’inscrit dans la dynamique de la réglementation RE2020 avec une méthodologie basée sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) et des objectifs précis quant à l’énergie et l’empreinte carbone à l’échelle des bâtiments (produits et équipements, chantier, énergie et eau). Le changement d’échelle du bâtiment au quartier intègre également les déplacements, les réseaux, le traitement des déchets, l’éclairage public, la réalisation des infrastructures, les espaces publics…

L’expérimentation a porté sur l’aménagement de la ZAC des Hauts de Nesles, à Champs-sur-Marne, pour la réalisation d’un projet urbain de 2 603 logements, 28 085 m² SDP (surface de plancher) de locaux tertiaires (bureaux et activité) et 6 867 m² SDP de commerces. Son aménagement est conduit par EpaMarne, accompagné de l’agence Anyoji Beltrando pour la maîtrise d’œuvre urbaine.

Les principaux leviers d’action

  • Choix des produits et équipements de construction des bâtiments

Le projet Descartes a pour philosophie la réduction de l’impact carbone du quartier, via une approche fondée sur l’existant, le recours au bois et aux matériaux biosourcés dans les nouvelles constructions et une conception sobre et durable des espaces publics.

  • Système énergétique

Pour réduire au maximum les consommations énergétiques, le projet prescrit la conception de bâtiments particulièrement bien isolés, via une enveloppe performante, conjuguée à des dispositifs et équipements économes en énergie. L’ensemble du programme urbain sera raccordé au réseau de chaleur urbain du territoire en géothermie profonde.

  • Gestion de l’eau et assainissement

Le projet a choisi d’intégrer la gestion des eaux pluviales au paysage avec une présence assumée de l’eau dans la ville. Cette stratégie limite les effets d’îlots de chaleur et assure le principe du « zéro rejet » pour 95% des pluies annuelles. Pour les 5% des pluies importantes, un rejet à débit régulé vers le réseau existant est prévu.

  • Espaces végétalisés

Liés à la gestion des eaux pluviales et pour limiter l’imperméabilisation des sols, les espaces verts représentent près de 70% du projet Descartes. Les futurs logements s’organisent autour d’une promenade plantée d’1 km de long et d’une surface de 3,7 ha, renforçant la trame verte et bleue et créant un lien entre la commune et la Marne.

Passer de l’échelle du bâtiment à celle du quartier

Les opérations d’aménagement à l’échelle du quartier représentent autant d’opportunités pour engager les territoires sur la voie de la transition énergétique et écologique. Les choix effectués en matière de planification, d’organisation spatiale, de morphologie urbaine, de localisation des emplois et des activités, de gestion des mobilités… impactent fortement leurs performances énergétiques et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le projet Quartier Energie Carbone en bref

De 2018 à 2021, le projet Quartier Energie Carbone a mené une réflexion sur le changement d’échelle, du bâtiment au quartier, sur la réduction des consommations d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre. Soutenu financièrement par l’ADEME et piloté par un consortium fédérant le CSTB, Efficacity, Elioth, l’Alliance HQE-GBC, Effinergie, Certivéa, l’Association BBCA et Atlantech, avec la participation au Comité de Pilotage du Ministère de la Transition Ecologique, il livre, au terme de ces trois années de recherche, une méthode opérationnelle pour évaluer par une approche en Analyse de Cycle de Vie (ACV) les impacts énergie et carbone d’un projet d’aménagement ou de rénovation urbaine à l’échelle du quartier.

Cette méthode est un outil de dialogue entre les différents acteurs de l’aménagement : elle offre aux collectivités, aux aménageurs et à leurs partenaires la possibilité de fixer des objectifs à la fois ambitieux et réalistes, d’objectiver les choix et de déterminer si leurs projets s’inscrivent en cohérence avec la trajectoire des Accords de Paris.

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